CNV – La paix se construit dans nos mots

Il arrive que la paix semble être une grande affaire réservée aux gouvernements, aux conférences diplomatiques, aux institutions internationales.
Mais ce matin-là, au cœur du CINOPR, Madame Yvette MANIRAKIZA nous a rappelé une vérité désarmante :
la paix commence dans la manière dont nous parlons à quelqu’un qui vit sous le même toit que nous.

Et soudain, la paix cessait d’être un concept abstrait.
Elle devenait une manière de respirer ensemble.

Quand dire autrement peut déjà guérir

La Communication Non Violente (CNV) n’est pas un outil magique.
Elle n’est pas un manuel de psychologie réservé aux spécialistes.
Elle n’est pas un langage sophistiqué, encore moins un slogan.

La CNV, telle que présentée aux jeunes et aux femmes du Burundi, du Rwanda et de la RDC, est quelque chose de plus humble :

apprendre à dire ce qui blesse sans blesser,
apprendre à écouter ce qui est dit mais aussi ce qui est retenu,
apprendre à reconnaître ce que l’autre vit, même lorsqu’on ne le comprend pas.

Dans la salle, les participants ont découvert combien il est difficile d’exprimer ses sentiments sans juger, d’admettre ses besoins sans culpabiliser, de faire une demande sans exiger.
Et pourtant, c’est cela, la paix : une parole qui n’éteint pas, mais qui ouvre.

 

Les mots peuvent couper.

Mais ils peuvent aussi réparer.

Au fil de l’exposé, chacun se reconnaissait un peu :
un conflit qui dégénère dans une famille,
un malentendu dans un groupe,
une tension dans un quartier,
une phrase dite trop vite, qui devient une blessure longue.

La CNV propose une autre voie :
regarder la situation sans y coller une accusation,
dire ce qu’on ressent vraiment,
oser nommer ce dont on a besoin,
demander avec respect plutôt que réclamer avec colère.

Ce sont des gestes simples, mais dans une région où les conflits ont laissé tant de cicatrices invisibles, ces gestes deviennent des clés.

 

Nos conflits ne sont pas seulement des histoires.

Ils sont des besoins non entendus.

L’exposé de Madame MANIRAKIZA a montré que les conflits ne naissent pas “parce que les gens sont mauvais”,
mais souvent parce que quelque chose d’essentiel n’a pas été entendu :

le besoin de respect,
le besoin de reconnaissance,
le besoin de sécurité,
le besoin d’être pris au sérieux.

Lorsque ces besoins se heurtent, le conflit arrive.
Mais lorsqu’ils sont nommés, lorsqu’ils trouvent un espace pour être compris, quelque chose change.
Une porte s’entrouvre.
Un pont se construit.

 

Un atelier qui devient un miroir

La session a été suivie d’une série de questions-réponses.
Des questions vraies.
Des questions lourdes d’expérience.
Des questions qui racontent les réalités du terrain :

comment gérer un conflit quand on manque de confiance en soi,
comment écouter lorsqu’on a soi-même été blessé,
comment désamorcer une tension lorsqu’elle s’enracine dans l’histoire des peuples.

Les jeunes et les femmes présents n’ont pas seulement appris un outil.
Ils ont découvert un langage pour dire leur monde, un langage pour ne pas étouffer, un langage pour reconstruire.

 

Ce que la CNV peut changer dans les Grands Lacs

La CNV n’est pas une potion miracle.
Elle ne va pas effacer des décennies de blessures.
Mais elle peut transformer la manière dont nous vivons ces blessures.

Dans les Grands Lacs, les conflits ont souvent trouvé leur origine dans des mots mal compris, des peurs non dites, des intentions mal lues, des récits transmis sans vérification.
La CNV apporte une lumière douce dans cette obscurité :

elle nous apprend à ne pas interpréter trop vite,
à ne pas juger trop tôt,
à ne pas condamner trop fort.

Et c’est ainsi que naissent les dialogues qui réparent.

 

Une pédagogie rendue possible grâce à nos partenaires

Si cet atelier a été possible, c’est parce que des organisations ont accepté de croire en la force douce de la parole :

AGIAMONDO,
Secours Catholique – Caritas France,
Coopération Suisse.

Grâce à leur soutien, ce ne sont pas seulement des concepts qui ont été transmis,
mais une manière nouvelle de se regarder,
de s’écouter,
de vivre ensemble.

 

Conclusion : la paix commence dans une phrase bien dite

La CNV n’est pas seulement une technique de communication.
C’est un choix de vie.

C’est décider que les mots ne seront plus des armes.
C’est choisir que les silences ne deviennent plus des murs.
C’est comprendre que, dans nos pays comme dans nos familles, la paix ne se construit pas d’abord avec des accords, mais avec des phrases simples :

« Voilà ce que je ressens.
Voilà ce dont j’ai besoin.
Et je te respecte suffisamment pour te le dire. »

Dans une région qui cherche encore son souffle,
ces mots sont peut-être la première pierre d’une réconciliation durable.

ABATERANTEGE MU BUHINGA NO MU BURYO

Twandikire

Commission Épiscopale Justice et Paix
C.E.J.P BURUNDI

Bulding de la Coordination des Mouvements d'Action Catholique -Rue de la Mission
BP: 7074 BUJUMBURA BURUNDI
TEL: +257 24 3126
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