Synergies pour guérir et reconstruire : un jour de dialogue au CINOPR

Le 27 novembre 2025, le Centre Oasis de Paix et de Réconciliation (CINOPR) a vibré d’une énergie rare. Pour ce premier jour d’atelier, la Commission Épiscopale Justice et Paix (CEJP) avait rassemblé un large éventail d’acteurs engagés dans la guérison des traumatismes, la cohésion sociale et la réconciliation au Burundi.

Autour de la CEJP, organisatrice de la rencontre, se tenaient IMIPAREC, THARS, HROC, Impunity Watch, les CDJP de plusieurs diocèses, ainsi que des partenaires internationaux d’Agiamondo. Psychologues, facilitateurs, responsables de programmes et acteurs de terrain formaient ensemble un paysage vivant du Burundi qui répare, qui écoute et qui avance.

 

1. Une matinée d’écoute, d’humilité et de vérité

Dès les premiers instants, il a été clair que cet atelier n’aurait rien d’une réunion formelle.
Les participants ont été invités à exprimer, sans fard, ce qu’ils portent au quotidien :

– la fatigue émotionnelle des équipes,
– les blessures encore ouvertes dans les familles,
– les défis liés au retour et à la réintégration des populations,
– les besoins en accompagnement psychosocial,
– la nécessité de renforcer les approches sensibles au trauma.

Autour des paperboards, chacun parlait sans dominer, chacun écoutait sans interrompre.
Un espace rare, où les attentes se posent comme des pierres d’un pont que l’on construit ensemble.

 

2. L’après-midi : quand le terrain s’affiche, les synergies apparaissent

L’un des moments les plus forts fut la grande Poster Gallery.

Chaque organisation avait apporté un poster — souvent très visuel — détaillant :

– sa mission,
– ses projets liés à la guérison ou au MHPSS,
– ses approches sur le terrain,
– ses réussites et ses difficultés,
– et parfois des photos de terrain témoignant d’une réalité vécue.

En passant de poster en poster, on entrait dans la maison de chacun :

IMIPAREC et ses approches en gouvernance locale,
THARS et son expertise en guérison psychosociale,
HROC et son travail communautaire,
Impunity Watch et son engagement dans la justice transitionnelle,
les CDJP, profondément enracinées dans la formation, la médiation et la mémoire.

Un panorama dense, riche, profondément humain.

 

3. La carte des collaborations : l’exercice qui a illuminé la salle

Puis vint l’exercice qui a transformé l’après-midi.

Chaque organisation devait repérer parmi les posters :

– les acteurs avec lesquels elle collabore déjà,
– ceux avec lesquels elle souhaiterait construire demain.

Un simple geste : coller un post-it sur le poster d’un autre.

Et soudain, la salle s’est mise à parler autrement.
En quelques minutes, les affiches se sont couvertes de petits papiers jaunes :
un réseau vivant, visible, spontané.

On y voyait :

CEJP → THARS,
CDJP → IMIPAREC,
HROC → CEJP,
Impunity Watch → acteurs locaux,
… et bien d’autres liens inattendus.

Chaque post-it devenait un message silencieux :

« Nous te voyons.
Nous reconnaissons ton travail.
Créons quelque chose ensemble. »

 

4. Une humanité tranquille, qui a donné sa couleur à la journée

Au-delà des posters et des analyses, le premier jour a été marqué par une atmosphère profondément humaine.
les femmes ont porté la parole avec assurance — avec cette intelligence douce et ferme qui change l’atmosphère d’une salle — tandis que les hommes, pour une fois, n’ont pas tenté de mener la danse !
Même les partenaires internationaux, reconnaissables à leur accent plus qu’à leur peau, se mêlaient au groupe avec une simplicité presque burundaise.

Une ambiance où le sérieux du travail n’effaçait jamais la vie.
Une journée où l’on avançait, mais où l’on respirait aussi.

 

Conclusion : ici, un mouvement a commencé

Cet atelier ne prétendait pas résoudre toutes les blessures — aucun espace ne le peut.
Mais il a offert ce qui manque trop souvent :

– un lieu pour se reconnaître,
– pour se dire la vérité sans crainte,
– pour mesurer ensemble le poids des souffrances et la force des possibles,
– pour aligner des visions, même fragiles, mais partagées.

La guérison n’est pas une ligne droite.
La réconciliation n’est pas un slogan.
Ce sont des gestes, des voix, des mains tendues.
Ce sont des organisations qui acceptent de se parler et de marcher ensemble.

Au CINOPR, ce 27 novembre 2025,
ce mouvement-là a bel et bien pris forme :
un mouvement collectif, humble, profondément humain —
un mouvement qui guérit.

ABATERANTEGE MU BUHINGA NO MU BURYO

Twandikire

Commission Épiscopale Justice et Paix
C.E.J.P BURUNDI

Bulding de la Coordination des Mouvements d'Action Catholique -Rue de la Mission
BP: 7074 BUJUMBURA BURUNDI
TEL: +257 24 3126
Fax: +257 24 7704
Email: cejp@cejp.bi
Site web: cejp.b

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